Gains quotidiens d’un Antminer : combien peut-il rapporter ?

1 000 dollars d’électricité consommés, pour moins de 10 bitcoins extraits : dans le monde du minage, chaque décimale compte et chaque erreur de calcul coûte cher. Derrière les promesses affichées par les fabricants d’Antminer, la réalité ne se laisse pas dompter si facilement. Puissance brute, volatilité du marché, flambée du kilowattheure : la moindre variable fait tanguer la rentabilité. Ici, la théorie s’effrite à la première fluctuation du réseau.

Certains modèles affichent des gains sur le papier, puis dévissent dès qu’une panne ou une hausse du tarif électrique survient. D’autres, grâce à une efficacité énergétique revue à la hausse, parviennent à maintenir la tête hors de l’eau, bousculant les croyances sur la profitabilité du minage.

Pourquoi l’Antminer fascine les mineurs de crypto-monnaies

Difficile de passer à côté de l’Antminer lorsqu’il s’agit de minage. Ce nom symbolise l’espoir de valider des blocs sur la blockchain bitcoin, pour tous les passionnés autant que les investisseurs professionnels. Bitmain règne avec ses S9, S19 Pro, S19 XP, S21 ou KS5 PRO, laissant à distance MicroBT, Innosilicon, AMD ou NVIDIA.

Ce qui distingue ces appareils ? L’usage de la technologie ASIC. Contrairement aux GPU polyvalents de NVIDIA ou AMD, l’ASIC se consacre à une seule tâche, creusant l’écart sur les réseaux comme le bitcoin et son SHA-256. Par exemple : le S19 XP délivre 140 TH/s, le S21 atteint 270 TH/s. Même avec une difficulté du réseau ascendante, ces machines encaissent le choc, là où leurs concurrents flanchent.

Pour situer plus concrètement les capacités, voici quelques modèles qui font référence dans le secteur :

  • Antminer S19 Pro : 110 TH/s pour une consommation de 3 250 W
  • Antminer S21 : 270 TH/s pour 3 645 W, soit moins de 19 J/TH
  • Antminer S9 : vétéran de la gamme, 14 TH/s avec 1 372 W

Il ne suffit pourtant pas d’accumuler les térahashs. Les modèles plus récents, notamment le S21, misent avant tout sur l’efficacité énergétique. Cette quête d’efficience devient vitale quand le tarif du kilowattheure explose. Certains continuent malgré tout à miner, convaincus qu’un retournement du cours du bitcoin finira par justifier leur pari.

L’Antminer s’impose comme la colonne vertébrale du secteur. Il incarne le basculement vers le minage industriel. Ici, chaque térahash est un fragment de marge ou de perte. Oubliez les garages bruyants : la compétition s’est déplacée vers les data centers.

Quels sont les paramètres qui influencent réellement les gains quotidiens ?

S’intéresser aux gains quotidiens d’un Antminer, c’est accepter d’entrer dans une zone de turbulences. Le calcul commence par le hashrate, mais ne s’arrête surtout pas là. Même un S21 affichant 270 TH/s se retrouve en difficulté si les conditions ne suivent pas.

Premier critère : la difficulté du réseau bitcoin. Son niveau conditionne le nombre de blocs remportés, et donc la part de chacun. Ensuite, il faut surveiller de près la récompense de bloc. Après chaque halving, tous les quatre ans, la rentabilité s’amenuise de moitié. Les habitués du secteur surveillent ces événements comme le lait sur le feu.

Autre facteur incontournable : le prix du bitcoin. Une envolée permet d’absorber les hausses de coût, une chute brusque gomme les profits, en particulier si la facture énergétique grimpe simultanément. En France ou ailleurs, le prix du kWh fait basculer la balance. Les nouveaux modèles, comme le S21, tirent leur épingle du jeu avec moins de 19 J/TH.

Dans tout calcul de rentabilité, il faut systématiquement prendre en compte les éléments suivants :

  • Frais de pool : chaque plateforme prélève sa part, réduisant d’autant la marge finale.
  • Amortissement du matériel : l’achat d’un Antminer à 10 000 $ nécessite constance et patience pour être rentabilisé.
  • Maintenance et disponibilité : la moindre interruption, la surchauffe ou le dépannage rognent les bénéfices attendus.

À l’arrivée, l’aventure du minage ne pardonne aucune approximation. La volatilité, l’accès parfois tendu à une électricité bon marché et la gestion technique quotidienne séparent les industriels des amateurs. Seuls les plus chanceux parviennent à garder la cadence sur plusieurs années.

Estimation concrète : combien peut rapporter un Antminer chaque jour selon le contexte actuel

Les chiffres parlent. Un Antminer n’est pas une fontaine à billets : la rentabilité varie tout le temps. Prenons le cas de l’Antminer KS5 PRO (21 TH/s, 3 150 W), dédié à la blockchain Kaspa (KAS). Sur les derniers mois, il dégage en moyenne 20 dollars de bénéfice journalier, pour aboutir à environ 600 dollars par mois. Dans ce scénario, le retour sur investissement se fait en neuf mois, mais il suffirait d’une secousse sur le cours du KAS ou le coût de l’électricité pour tout remettre en question.

Le Bitcoin présente un tableau tout autre. Le Antminer S19 Pro (110 TH/s, 3 250 W), depuis le dernier halving, ne permet plus de grandes ambitions en France à 0,15 €/kWh : le bénéfice quotidien oscille entre quelques centimes et 2 dollars. Plus performant, le S21 (270 TH/s, 3 645 W) parvient à maintenir une légère avance, mais tout reste précaire tant que le cours du BTC ne retrouve pas des sommets.

Pour expliquer la différence de rentabilité entre les générations d’Antminer, il faut souligner deux critères majeurs :

  • Les appareils anciens, tels que l’Antminer S9 (14 TH/s, 1 372 W), ne sont viables qu’avec une électricité abondante et quasi gratuite.
  • L’efficacité énergétique et l’accès à des conditions avantageuses jouent à plein sur la marge dégagée.

La rentabilité dépend d’une cascade de paramètres : prix de l’électricité, difficulté du réseau, valeur de la crypto-monnaie, mais aussi des coûts de fonctionnement souvent sous-estimés. Une infime variation, et tout l’équilibre peut vaciller en moins d’une journée.

Lignes de machines Antminer dans une ferme de minage professionnelle

tendances du minage et évolutions à surveiller pour maximiser ses profits

Impossible de figer le secteur du minage. Les ASIC nouvelle génération, à l’image du S21 et ses moins de 19 J/TH, obligent à réinvestir ou à décrocher. Les modèles usés, comme l’Antminer S9, ne survivent plus qu’en profitant de tarifs électriques ultra compétitifs et d’une difficulté réseau contenue.

Les grandes exploitations déplacent sans cesse la frontière : Asie centrale, Amérique du Nord, Scandinavie… là où l’électricité baisse mécaniquement le coût par bitcoin extrait. En France, l’efficacité et la gestion précise deviennent une question de survie. Pour lisser les résultats, rejoindre un pool de minage s’impose presque toujours.

  • Le cloud mining attire ceux qui refusent la gestion matérielle. De grands noms proposent ce modèle à distance, mais l’incertitude sur les marges reste réelle.
  • Au même moment, la montée en puissance des ETF crypto et l’activité croissante sur les places de marché influent sur la liquidité et la valorisation des cryptos issues du minage.

Les chiffres produits par les analystes spécialisés sur la répartition du hashrate et la consommation mondiale aiguillent les acteurs du minage. Garder une veille attentive sur l’évolution des algorithmes, la réglementation du secteur et la dynamique énergétique : c’est la seule façon de ne pas être pris de court. Dans l’univers du minage, savoir anticiper vaut bien plus que tous les terahashs du monde. Demain, tout peut basculer pour ceux qui ne restent pas en alerte.