En 2025, la réglementation européenne impose de nouvelles exigences concernant la rentabilité des points de service physiques pour les établissements financiers. Plusieurs enseignes nationales annoncent une vague de fermetures d’agences dans tout le pays, parfois au sein même de territoires ruraux déjà fragilisés.
Ce mouvement de rationalisation touche aussi bien les réseaux historiques que les établissements mutualistes. Les clients concernés reçoivent, depuis le printemps, des notifications officielles et des propositions d’accompagnement pour la transition vers d’autres canaux ou agences.
Fermetures d’agences bancaires en 2025 : ce qu’il faut savoir
Les lignes bougent dans le secteur bancaire français. Impossible désormais d’ignorer le virage numérique : alors qu’en 2013, la moitié des clients franchissaient le seuil de leur agence pour gérer leur argent, ils sont à peine 15 % à continuer sur cette voie dix ans plus tard. La digitalisation s’est imposée, portée par l’essor des applications mobiles qui rendent la gestion de compte rapide, autonome, et surtout accessible à tout moment. La crise sanitaire est passée par là, convainquant une part croissante de la clientèle d’adopter la banque à distance pour de bon.
Le résultat est net : plus de 1 000 agences bancaires françaises ont mis la clé sous la porte en 2023. Et la vague ne s’arrête pas là. D’ici 2027, la France pourrait voir entre 2 700 et 6 500 agences disparaître, soit une réduction du réseau national de 8 à 20 %. Les banques traditionnelles révisent leur maillage, sous la pression des comptes à rendre et face à la concurrence des banques en ligne.
Les grands noms, Crédit Agricole, Caisse d’Épargne, BNP Paribas, Société Générale, Banque Postale, modulent la cadence des fermetures d’agences selon leur ancrage local et la dynamique de leur clientèle. La digitalisation n’est plus un simple outil, elle redéfinit la relation bancaire, le conseil, et la proximité.
Sur le terrain, les conséquences sont tangibles. Dans certains villages, la disparition du dernier guichet bancaire isole encore davantage les habitants. Les clients concernés, parfois âgés ou peu connectés, doivent composer avec de nouveaux outils ou parcourir des kilomètres pour retrouver un conseiller.
Quels établissements et quelles villes sont concernés par la fermeture ?
Le mouvement s’accélère et les chiffres s’additionnent. Crédit Agricole prévoit la fermeture de plus de 40 agences en France dès 2025. Du côté de la Caisse d’Épargne, 21 agences sur 186 disparaîtront en Centre-Val de Loire d’ici 2026, le Loiret étant particulièrement touché avec des fermetures prévues à Durtal, Clairefontaine ou Mocrat. Même logique en Pays de Loire : 14 agences ferment, de Donges à Pont-Morand en passant par Le Pellerin.
La Bretagne n’est pas épargnée : sept agences ferment, de Guilers à Rennes Kennedy, en passant par Quimperlé Brémond d’Ars, Bannalec, Plonéour-Lanvern, Bubry, Quimperlé et Merdrignac. En Normandie, la tendance se confirme avec 20 points menacés, dont 17 en Seine-Maritime et 3 dans l’Eure. En Occitanie, 26 agences sont sur la sellette, dont 5 dans l’Aveyron, bouleversant l’équilibre local.
La BNP Paribas, la Société Générale et la Banque Postale poursuivent la réorganisation, tandis que Ma French Bank, filiale 100 % en ligne de La Poste, arrête toutes ses activités en 2025. HSBC réduit son réseau après la cession de ses activités de détail, et LCL pourrait bientôt intégrer le giron du Crédit Agricole, avec à la clé une nouvelle carte des agences en France.
Voici les principales régions et leur nombre d’agences concernées :
- Normandie : 20 agences menacées
- Occitanie : 26 agences concernées
- Centre-Val de Loire : 21 agences supprimées, principalement dans le Loiret
- Pays de Loire et Bretagne : 21 agences en moins, dont 7 en Bretagne
La liste complète des fermetures devient un véritable outil de veille pour les clients, les élus locaux et les acteurs du secteur. Les suppressions frappent aussi bien les villes moyennes que les campagnes, et redessinent la carte bancaire du pays.
Clients impactés : comment anticiper et s’adapter à ces changements ?
La réduction du réseau physique bouleverse les usages bancaires, particulièrement en zone rurale ou chez les personnes âgées. La digitalisation n’est plus une option : à la Caisse d’Épargne Loire-Centre, 98 % des virements s’effectuent désormais sans passer par un guichet, preuve que les applications mobiles et la gestion à distance se sont imposées. Pour beaucoup, le mail ou le téléphone remplace le rendez-vous en agence ; de nouveaux réflexes de paiement et de conseil s’installent.
Face à la fermeture de leur agence, les clients se voient proposer plusieurs alternatives. Parfois, les services sont regroupés à quelques kilomètres, avec en moyenne un déplacement de 9 km pour rejoindre le point le plus proche. Chaque client reçoit une notification personnalisée, et les élus locaux sont associés à la réorganisation. Dans certains cas, les horaires sont adaptés pour maintenir un accueil physique à minima, mais la tendance reste à la réduction du nombre de points d’accès.
Pour compenser la disparition du guichet, des dispositifs comme Relay by CA, une initiative du Crédit Agricole, permettent de retirer de l’argent chez des commerçants partenaires. Ce système préserve un service de proximité, en s’appuyant sur un réseau local.
Voici quelques conseils concrets pour ne pas subir la transition :
- Informez-vous dès réception du courrier de la banque.
- Testez les services sur application mobile, anticipez les démarches.
- Identifiez les relais de retrait d’argent (Relay by CA).
- Contactez le service client pour toute difficulté d’adaptation.
La fermeture d’une agence ne rime pas avec abandon. Les acteurs historiques repensent leur présence, misant sur la technologie, la proximité réinventée et une attention particulière aux clients les plus vulnérables. Le visage des banques change, mais la relation de confiance, elle, doit rester solide. Qui saura saisir cette nouvelle donne ?


